C’était l’un des plus attendus à la barre-le commandant Toumba Diakité, aide-camp du président Moussa Dadis Camara était devant les juges et procureurs ce mercredi au tribunal de Dixinn délocalisé dans la cour d’appel de Conakry, dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre.
Dans sa prise de parole, il est revenu sur plusieurs aspects importants avant la prise du pouvoir par le CNDD.
En ce qui concerne le recrutement du garde présidentiel accusé d’avoir investi le stade du 28 septembre en 2009 où se tenait un rassemblement de leaders politiques et de leurs militants, le commandant Toumba a dédouané le Général Sékouba Konaté.
Pour lui, l’ex ministre de la défense nationale n’était nullement pas mener à la gestion du régiment sous le commandement du capitaine Moussa Dadis Camara.
Gestion du régiment
La gestion du régiment, le Général Konaté, il n’est pas ici, il n’a rien à avoir avec ça monsieur le président, honorables accesseurs. Le groupe du Général Konaté avec lequel on a pris le pouvoir à BATA, il était toujours avec le groupe là, il est en défensive, il ne se mêle pas au régiment ; non !! Lui, il est avec ses hommes. Même chez lui dans le quartier, tout le monde connaît qu’il a pris des maisons pour eux là-bas parce qu’il sait qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Non seulement ses hommes étaient contre le fait qu’il n’a pas pris le pouvoir, et Dadis connait ça, donc rien n’était sûr ».
Recrutement
Je vous ai fait savoir que j’ai trouvé des hommes en armes blanches et en flèche, le président Dadis peut confirmer, je sais que c’est un homme de foi, il peut le dire. Des centaines d’hommes chez Gono Sangaré armés de machettes et de flèches…Moi, à ma connaissance, le recrutement n’a pas suivi les critères normaux d’un recrutement. Parce que, je me souviens, au temps de Conté, lorsqu’il y a recrutement, les quotas sont répartis à travers les 4 régions naturelles…Mais, cette fois-ci, moi je ne disais rien parce que je n’étais pas consulté, c’était de recruter et muter le régiment en place afin de faire commander ses propres hommes. Donc, le recrutement est parti comme ça. Je ne connais pas l’effectif exact mais, tout le monde a entendu le ministre de la défense qui disait que c’est 9000 hommes…Donc, il y a eu le recrutement. J’ai un quota, Marcel aussi a eu et même le Général Konaté aussi a eu. Mais, sauf après ce recrutement, il y a eu une sélection sélective. Tous ceux qui ne parlent pas…, tu n’es pas le bienvenu à Kaléya…
Un jour, il y a un groupe qui est arrivé. Ceux qui coordonnent cela, c’est Makanbo, l’argentier Gono Sangaré, bienvenu Lamah et le président Dadis Camara parce que l’ordre partait de lui puisqu’il était le commandant de régiment…PIVI même n’est pas impliqué dans l’affaire de Kaléya, même Marcel. L’affaire de Kaléya est spécifique, les personnes que vous je cite là, ce sont-elles. Un jour, je rentre à la présidence, je trouve un groupe logé déjà, ils savent que je suis hostile à la pagaille dans l’enceinte de la présidence. Je viens voir de nouveaux visages, je dis : ‘’mais qui sont ces gens-là ? Les Makanbo, les Gono et autres m’ont dit que c’est le président qui a dit de les envoyer, j’ai dit ah bon !! ok. Un autre groupe chez Makambo, je ne suis pas consulté, il a comme à s’enraciner…
Comment ont- ils été armés ?
Marcel a parlé d’armement ici mais, il n’a qu’à être cohérent qu’à même ; ce n’est pas vrai ce qu’il dit, c’est une contre-vérité.
Un jour, j’étais chez moi dans ma chambre, souvent les grands évènements me trouvent dans ma chambre, le président Dadis, sans consultation, a envoyé ses proches au magasin d’armement pour aller se procurer un camion. Moi, je ne savais pas. Mais, comme c’est le Général Konaté qui était ministre de la défense, il envoie son aide de camp, le colonel Joe, qui était tout récemment au temps d’Alpha Condé le commandant du camp de Camayenne, Il lui dit ‘’ il faut aller voir Tomba et allez-y ensemble pour voir ce qui se passe au magasin d’armement’’. Il est venu me trouver dans ma chambre et m’a dit ‘’mon commandant, de la part du Général, il dit qu’on a qu’à aller voir ce qui se passe au magasin d’armement’’. J’ai dit ‘’ moi je suis fatigué, il faut chercher la garnison pour aller’’. Ils sont partis trouver le groupe-là et le camion, ils se sont disputés et ils sont revenus chez moi avec le camion ; ils sont montés chez moi et ils criaient, je sors et je demande ce qui ne va pas. Ils disent ‘’non, le président nous envoie pour prendre les armes, ces deux-là vont nous déranger là-bas ’’. Après, je m’approche de la fenêtre et je vois le camion avec les armes, je regarde le colonel Joe et lui dis tu as compris, c’est le président qui les a envoyés, donc va voir le Général et dis-lui-comme ça… ».
Avant d’aborder les évènements du 28 septembre, le président de la cour a renvoyé le dossier au lundi 24 octobre 2022.
A suivre…
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org
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