Matoto débute les assises nationales : jeunes, femmes et sages répondent à l’appel

Assises nationales à Matoto. Suite au lancement officiel lundi des assises au niveau de la région de Conakry, la commune de Matoto, sous le leadership du Maire Mamadouba Tos Camara, a décidé d’ouvrir le bal ce mardi. C’est la première à s’engager dans cette démarche au niveau de la région de Conakry. La rencontre a réuni les chefs des 38 quartiers dans la grande salle de l’État civil. Imams, présidents des jeunes, des femmes et membres de la société civile ont tous pris part à ce lancement au niveau communal. L’objectif de cette cérémonie était d’informer les responsables locaux et Cie, présents dans la salle, du déroulement de ces assises dans la zone.
Dans son intervention, le président du comité communal des assises à Matoto a fait savoir que pour la réussite des assises dans la commune, ils ont opté pour deux stratégies.

« Premièrement, nous partons vers les populations. On a divisé la commune en 4 zones. La première c’est ici, la deuxième zone commence au niveau de Dabondy jusqu’à Gbessia, la troisième ça sera les quartiers de Sangoyah et la dernière c’est les quartiers de Tombolia jusqu’à Lansanayah. On vient vers la population pour recueillir leur pressentiment, pour qu’elle nous explique tout ce qu’elle a eu comme maux et ce qu’ils ont comme grief depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Certaines personnes ont le complexe de parler en public ; ce qui fait qu’on a opté pour une deuxième option. A partir du samedi, nous serons là, ceux qui ont un problème particulier viendront vers la commission, exposer leurs problèmes et nous prendrons soin de noter. Ceux qui parlent aussi au cours de ces audiences, on prend soin de ce qu’ils disent et on transcrit sur des fiches qui sont dédiées à cet effet », a expliqué Moussa Sangaré.
Quant à Hadja Mariama Sow, déléguée communale des assises à Matoto-Ratoma et Dixinn, elle a tout d’abord rappelé l’objectif visé par ces assises. A l’en croire, c’est d’abord pour répondre à l’appel du président de la transition qui a exprimé le désir de « refonder » la Guinée.
« La réconciliation, c’est ce que nous envisageons ; la finalité c’est de remettre tous les guinéens ensemble, que nous vivions ensemble, que nous puissions construire notre pays ensemble en s’acceptant les uns et les autres sans race ni aucune autre distinction. Parce qu’on ne peut pas développer un pays s’il n’y a pas d’unités, s’il n’y a pas d’entente. La Guinée doit être indivisible, c’est ce qui nous a amené à l’indépendance en 1958 », dit-elle.
Et d’ajouter : « En 1958, il y avait plusieurs partis politiques et ils n’avaient pas les mêmes chronogrammes. Mais, à l’avènement de la dysfonction pour l’indépendance, ils se sont retrouvés, ils se sont entendus, ils ont parlé d’une même voix à savoir voter NON pour que la Guinée puisse accéder à l’indépendance nationale, ce qui fût fait. Pourquoi nous autres qui sommes venus après, ne pouvons pas faire la même chose pour construire ce pays, cette nation qu’on nous a donné ? », s’interroge Hadja Mariama Sow.
Si tout le monde est unanime sur l’opportunité de ces assises, la cheffe de quartier de Gbessia port 2, elle, croit que les guinéens doivent se « pardonner » car, « Si on doit continuer ces assises, ça va faire des années ».
« Les assises, c’est une bonne initiative. Chacun a eu son petit problème dans ce pays. Si on doit continuer ces assises, ça va faire des années. Moi je préfère que chacun mette la balle à terre. D’abord, combattre le racisme ; ainsi la Guinée ira de l’avant. Qu’on arrête la différence imposée dans les services. Les assises sont une bonne chose mais il faut que le guinéen soit tolérant, que chacun se retrouve pour dire que personne n’est parfait dans ce monde pour qu’on avance », a déclaré Madame Nabé Fanta Sackoba Camara.
Pour ces assises, selon le président de la commission, l’étape de Matoto se fera en 10 jours.
A la suite, le résultat qui en découle sera remonté au niveau régional pourvu d’une centralisation.
Ibrahima Sory SYLLA pour avenirguinee.org
625210971
Assises nationales à Matoto