La cellule Balai Citoyen est-elle absente de la liste des organisations de la société civile que le Premier Ministre et les facilitatrises doivent rencontrer ? En tout cas, à date, cette plateforme n’a pas reçu de courrier annonçant une éventuelle rencontre entre elle et ces cadres. Ce, dans le cadre des consultations en prélude à l’ouverture du cadre de dialogue inter guinéens. Pourtant, plusieurs autres structures dont la CONASOC, le CNOSCG… et des coalitions politiques ont été déjà été consultées par le chef du gouvernement et les trois facilitatrices.
Le coordinateur national de la Cellule Balai Citoyen dit regretter qu’ils ne soient jusque-là pas approchés pour s’exprimer sur ce cadre de dialogue décrété par le président de la République, colonel Mamadi Doumbouya. François Kolié a souligné ce point au cours d’un entretien qu’il a accordé jeudi à la rédaction d’avenirguinee.org. « Pour le moment, on n’a pas reçu de courrier par rapport à ça », a-t-il dit à l’entame de sa prise de parole.
« Cependant », poursuit-il, « on peut ne pas être associé à ça mais, si dans l’ensemble il y’a compréhension entre les acteurs majeurs, cela ne pose pas de problème au niveau de Balais Citoyen. Mais, ce qu’il faut regretter, c’est que moi j’ai une petite connaissance par rapport à la prévention, la gestion et la résolution pacifique des conflits. Pour être facilitateur ou médiateur, le préalable d’abord, c’est qu’il faut être accepté par les deux parties. Dès lors qu’un médiateur ou un facilitateur n’est pas accepté par les deux parties, je crois qu’il n’y a pas la peine de continuer à tourner autour de ça ; il faut démissionner, il faut rendre le tablier et dire que je ne suis pas le seul guinéen », a-t-il laissé entendre.
Sur le choix des trois facilitatrices vivement contesté par des coalitions politiques en raison de la prise de la décision sans consultation préalable des parties prenantes à la crise, il indique que : « les femmes qu’on a choisies, c’est bien vrai qu’elles ont servi notre pays pendant un certain moment donné, mais cela ne veut pas dire qu’elles ont la capacité d’être partout et au même moment. Donc, il faudrait donner la chance aussi à d’autres personnes qui ont la même capacité que ces femmes et qui peuvent être acceptées par les deux parties pour essayer de sortir de cette crise. Mais, si le PM, à lui seul, unilatéralement choisi ces facilitatrices et que de l’autre côté elles ne sont pas acceptées, je crois que ça va être difficile ».
Aux leaders politiques encore réticents face à cet appel à dialoguer des autorités de la transition, François Kolié s’est adressé à ceux-ci en ces termes : « Si l’État ou le gouvernement montre déjà une bonne volonté de venir vers vous, je crois qu’il faut trouver toujours des petits moyens pour faire de manière que les angles soient raccourcis pour permettre aussi que les citoyens qui sont en train de traverser des moments très difficiles puissent s’en sortir au moins. Parce que si chaque jour nous continuons à faire les manifestations, les gens trouvent le quotidien difficilement, alors qu’il faut sortir aujourd’hui pour gagner à manger demain, je crois que ça va être difficile. Beaucoup n’auront pas le temps où bien les moyens de sortir chercher le quotidien. Donc, ça peut rendre la vie encore plus difficile que celle que nous sommes en train de traverser ».
Ibrahima Sory Camara pour avenirguineee.org
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