C’est dans une salle pleine à craquer d’une centaine de jeunes venus de différents horizons que le président du Conseil National de la Transition a présidé l’ouverture d’une formation. Axée sur la paix, elle avait pour toile de fond « Devenir autochtone de la paix en Guinée et en Afrique ».
Devant ces jeunes venus très nombreux, dans la salle 28 septembre du palais du peuple, Dr Dansa Kourouma n’a pas fait de yeux doux.
Avec une thématique aussi importante, il dira que, « tout ce qui concerne la jeunesse touche le présent et l’avenir. Et, beaucoup de discours politiques ont fait des affirmations sur le rôle de la jeunesse dans la construction d’un pays. Les unes sont plus importantes que les autres. Mais, ce qui est extrêmement important, si vous voulez récolter la Paix, il faut cultiver l’éducation et l’émancipation de la jeunesse. Et si vous voulez récolter la guerre et le conflit, il faut abandonner la jeunesse » indique le président du CNT.
« Tout dirigeant », poursuit-il « qui se détourne de la jeunesse, crée des ingrédients … pour la guerre et le conflit. Les jeunes d’aujourd’hui, sont les arbitres de demain et les personnes matures d’après-demain. Si on ne vous fait pas confiance, c’est que notre société ne peut pas se construire. Faire confiance veut dire créer des opportunités pour que vous ayez un enseignement de qualité. Si on éduque pas la jeunesse, on aura pas de cadres demain pour diriger le pays; si on éduque pas la jeunesse, on aura pas un secteur privé compétitif capable de construire le pays; si on éduque pas la jeunesse, on aura pas des militaires, des forces de défense pour défendre l’intégralité du territoire. Ce n’est pas parce que certains barricadent les routes, s’attaquent à des passants, qu’on doit multiplier toute la jeunesse par zéro, NON !! », s’est indigné le numéro de CNT.
Se montrant très satisfait de cet atelier avec une communication sans complexe, Dr Dansa précise que la diversité ethnique de notre pays devait être un atout dans la consolidation ou la culture de la paix.
« On dit un pays en paix, c’est quand il y a des mécanismes institutionnels, des mécanismes structurels pour prévenir, gérer les conflits pour que leurs impacts négatifs sur la société ne soient arrêtés et que le peuple soit éduqués à développer le meilleur comportement possible pour faire face aux conflits, c’est ça la paix. Si le pays n’a pas construit dans un système éducatif l’éducation citoyenne, on n’a pas de politique d’explication de l’importance de la diversité politique, on a pas les meilleures interprétations de la diversité ethnique ou la diversité régionale, nous serons un pays en conflit, parce que la diversité ethnique est un atout, c’est une richesse. La richesse la plus importante pour un pays c’est la diversité des ethnique », a martelé M. Kourouma.
Pour Johanes Makouvia, formateur venu du Togo, cette formation des jeunes leaders pour la paix est un lieu d’échange entre jeunes afin de les outiller sur les mécanismes de la paix et de la médiation.
« Je suis là pour une formation des leaders pour la paix. C’est le lieu de transmettre les outils nécessaires pour la médiation et les stratégies de la gestion des conflits à mes frères et sœurs jeunes guinéens. La formation était basée sur le thème: devenir un autochtone de la paix en Guinée et en Afrique.
Pour devenir un autochtone de la paix, il faut dans un premier temps être un communicateur charismatique. En deuxième lieu, être un leader imperturbable. Et enfin il faut savoir les outils de la médiation et les stratégies de gestion des conflits. Donc, toute suite c’est ce qu’on eu à échanger. Le slogan était que « personne ne passe par nous (jeunes de Guinée) pour déstabiliser mon pays », a t-il enseigné.
A son tour, le jeune Mamadou Barry, président du conseil national de la jeunesse de Guinée, s’est montré très satisfait de cet échange. Car, pour lui, la jeunesse d’un pays ne doit pas être mise à la marge pour un développement durable.
« C’est un plaisir pour nous de partager ces modules avec les collègues et jeunes. Il faut interpeller les autorités à s’intéresser à la jeunesse guinéenne. Il ne faut pas qu’on nous marginalise, nous sommes les acteurs de ce pays, nous formons 77% de la population guinéenne. Donc, on ne peut pas nous mettre à la marge et vouloir diriger le pays, vouloir trouver la paix. Pour qu’on puisse aider ce pays il faudrait les ajouter dans tout ce que vous faites. Si vous faites des choses en leur absence, ils ne peuvent pas être convaincus et savoir ce que vous faites, mais il faut les associer », a t-il manifesté.
Il faut signaler qu’au delà de cette formation, ces jeunes seront utilisés pour mener des sensibilisations sur la paix ici à Conakry et à l’intérieur du pays.
Abdoul Karim Touré pour avenirguinee.org
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