Dans un reportage exclusif de France 24 intitulé « l’ivresse du pouvoir en Guinée », l’ex président du CNDD de 2008 à 2009 apparaît en toute décontraction. Le capitaine Moussa Dadis Camara, allongé dans son lit, se vantait d’avoir reçu « une bonne éducation » de ses parents. Comme si cela ne suffisait pas, il est sorti en culote dans l’antichambre toujours remplie de personnalités du pays en attente d’une audience avec le chef de l’Etat : « Voilà, c’est comme ça », disait-il avec un large sourire. Pendant ce temps, de l’autre côté, des parents et amis des victimes du carnage au stade du 28 septembre sont inconsolables pour avoir non seulement perdu leurs proches, mais aussi étant dans l’incapacité de retrouver leurs corps parmi ceux livrés à même le sol dans la cour de la grande mosquée Fayçal de Conakry. Ce reportage a fait le tour du monde.
13 ans après, l’ex homme fort du pays se voit réduit à la plus petite expression. Il est accusé par plusieurs guinéens d’avoir donné l’ordre aux militaires d’aller au stade du 28 septembre pour procéder à des tueries au cours d’un rassemblement politique contre les dérives de son pouvoir.
Après le passage de son aide de camp, le commandant Toumba Diakité à la barre et plusieurs autres responsables de son régime, Dadis est le plus attendu.
Invité à West Africa TV, l’avocat de Toumba Diakité dit détenir suffisamment d’éléments pour coincer le capitaine Moussa Dadis Camara. Me Paul Yomba Kourouma regrette tout de même les agitations du président du CNDD aperçu en culote dans les caméras d’un média étranger.
« Toutes les choses se passaient dans la chambre de Dadis. Vous voyez comment fonctionnait déjà un État ? Il reçoit des journalistes dans une chambre et dans un lit en culote. Ce sont des choses que nous dirons dans les plaidoiries. On aura l’homme que Toumba a fait ; il pouvait prendre le pouvoir lui-même… », a-t-il laissé entendre…
Mohamed Cissé pour avenirguinee.org