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Echec massif au BAC : Soumah jure que « c’est le reflet du vrai visage du système éducatif’’

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Les résultats du baccalauréat unique session 2022 ont été officiellement publiés dans la nuit d’hier lundi, 18 juillet 2022. Sur les 93 209 candidats dont 37 097 filles ayant composé sur le territoire national, seulement 8 731 candidats dont 2 361 filles sont admis à cette épreuve normative. Soit un taux de réussite de 9, 37% d’admissions dont 2, 53 % chez les filles. Un résultat jugé « catastrophique » par une partie de l’opinion.

Interrogé par la rédaction d’avenirguinee.org ce mardi, sur les résultats publiés par le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A), le syndicaliste Aboubacar Soumah a donné ses impressions.

Le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), contrairement aux commentaires faits par certains responsables syndicaux, indique être « satisfait » de ces résultats. Car, selon lui, ils reflètent le niveau « réel » du système éducatif guinéen.

 

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 » D’abord, c’est un regret pour nous tous en tant qu’acteurs du système éducatif guinéen que ça soit au niveau de l’encadrement, que ça soit au niveau des parents d’élèves, c’est un échec total de toute la Guinée », a-t-il dit d’entrée.

Et de poursuivre : « Et, les résultats qui sont donnés-là, c’est le reflet du vrai visage du système éducatif guinéen. C’est l’échec de tout le système, c’est l’échec des différents régimes qui se sont succédés depuis les dernières décennies, qui n’ont pas accordé du crédit à l’éducation, qui n’ont alloué qu’un pourcentage assez faible qui ne peut pas prendre en charge toutes les préoccupations de l’éducation, qui ne peut pas faire en sorte que l’éducation soit de qualité en Guinée. Donc, nous en tant que syndicalistes, on a toujours dénoncé ce système, on a toujours dit qu’il faut rehausser ce pourcentage alloué à l’éducation parce que le pourcentage qui est alloué va dans les salaires et ce qui reste ne peut pas permettre la construction des écoles de plusieurs classes. Alors que toutes les classes, à l’heure-là, sont bourrées et nous avons des effectifs pléthoriques au niveau de toutes les écoles ; les enfants ne peuvent pas se rendre pédagogiquement. Donc, ça, c’est un échec pour tout le monde. Et c’est vraiment regrettable. Mais, c’est le vrai visage, c’est la vraie physionomie de l’école guinéenne ».

Dans le sillage, ce syndicaliste félicite les autorités en place, particulièrement celles en charge de l’éducation pour le courage dont elles ont fait preuve en publiant ces résultats dont les statistiques demeurent « titillantes » pour les uns.

 » Moi, je ne saurai que féliciter cette fois-ci les autorités guinéennes qui ont eu le courage de démontrer à la face du monde la vraie physionomie du système éducatif guinéen. C’est ça la réalité. Il faut qu’on soit conscient de cette réalité et que maintenant on tire des leçons et qu’on puisse prendre de nouvelles mesures afin de changer la situation. Parce que « tant vaut l’école, tant vaut la nation ». Et si on ne respecte pas l’école, si on ne donne pas de crédit à l’école, mais la nation ne peut pas se développer », indique Camarade Aboubacar Soumah.

En guise de préconisations pour remédier à cet échec massif durant les prochaines années, le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée a souligné qu’il faut :

1- Au niveau du gouvernement : Il faut qu’on alloue un budget important à l’éducation.

2-  Au niveau du ministère : Il faudrait qu’on mette en place une structure fiable qui va être animée par des acteurs compétents et non des acteurs qui ont été choisis sur la base du militantisme. Parce que ce que nous avons observé ces dernières années, ce sont les parents qui sont intégrés à l’éducation ; même s’ils n’ont pas le niveau parce que l’éducation était la porte d’entrée à la fonction publique. Et, ce sont les parents qui sont nommés à des postes de responsabilité au niveau des structures de l’éducation. Parce que si un responsable est nommé à ce niveau-là, un directeur des études par exemple, ou un proviseur qui n’a pas de compétences académique et pédagogique, s’il est nommé sur la base de la politique parce qu’il est militant, il ne peut pas coordonner les autres professeurs qui sont en classe parce qu’il faut avoir des compétences pédagogiques pour pouvoir contrôler celui qui donne les cours, pour savoir où se situe le problème.

3- Empêcher le passage automatique à la base : Les enfants, à l’école primaire, ne redoublent pas, de la 1ère année en 6ème année. Si un enfant ne redouble pas et qu’il arrive en 6ème année et que vous voulez l’empêcher, c’est à ce résultat qu’on a assisté maintenant. De passage, l’Etat ne contrôle pas, ceux qui doivent contrôler les enfants ne le font pas. Donc, l’école était laissée pour compte.

Ibrahima Sory SYLLA/Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org

625.21.09.71/621269981

 

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