Entreprenariat féminin : Du journalisme à l’agriculture, Fanta Fofana à cœur ouvert (interview)

Entreprenariat féminin en Guinée. Diplômée en journalisme à l’Université Internationale Cheick Modibo Diara) , Fanta Fofana fait partie de ces rares femmes qui inspirent. Considérée comme un modelè par plusieurs jeunes filles, elle se démarque à travers ses nombreuses initiatives qui la donne le titre de « Femme indépendante ».
Après l’université, inspirée au cours de la fête internationale des droits de la Femme, célébrée le 08 mars de chaque année, elle va ranger ses diplômes pour entamer une aventure dans l’entreprenariat agricole.
À ce jour, patronne de » 224 Nouvelle Agriculture », elle s’est prêtée aux questions d’avenirguinee.org au cours d’une interview ce mercredi.

Bonjour Madame. Présentez-vous à nos lecteurs…
» Je suis diplômée en journalisme dans une université privée de la place. Je suis entrepreneure et femme activiste membre de l’ONG « Coordination des Jeunes Cadres Volontaires pour le Futur » et la vice présidente de l’Amazone de la Maison des Associations et ONG de Guinée.
Comment aviez-vous eu l’idée d’entreprendre dans le secteur agricole ?
En tant que femme, d’abord mère d’enfants, je me lève chaque jour le matin tôt pour travailler et j’ ai des objectifs à atteindre… J’ai embrassé l’agriculture en tant qu’entrepreneure. Et, actuellement, je suis la PDG de » 224 Nouvelle Agriculture ».
L’année dernière, j’ai eu à faire mes preuves. Pourquoi ?, parce qu’on a été le 8 mars de l’année dernière pour chanter au Palais du Peuple : » le marché est cher, le marché est cher » devant le président. Après, moi j’ai eu l’idée d’entreprendre dans l’agriculture. J’ai dit qu’au lieu de dire que le marché est cher, au lieu d’attendre l’aide du président, en tant que femme d’abord, qu’est-ce que je peux faire ? Du coup, je me suis lancée dans l’agriculture. Mais avant d’être dans l’agriculture, j’ai cherché à créer mon ONG qui devrait évoluer dans l’agriculture. Malheureusement, ça n’a pas abouti. Et là, je l’ai transformée en une entreprise dont je suis la PDG ».
Quel résultat pouvez-vous brandir de votre initiative, celle d’aller au champ et de promouvoir le secteur agricole ?
J’ai réalisé un hectare de tomate, ça s’est très bien passé. Du coup, je veux aujourd’hui que d’autres femmes aussi embrassent le secteur agricole. Et que nous les ONG aussi aillent vers cette initiative, qu’on ne soit pas seulement des femmes qui sont diplômées et qui restent au bureau; qu’on encourage les jeunes dames aussi à entreprendre dans l’agriculture.
Est-ce que l’agriculture est le premier domaine dans lequel vous avez exercé ?
Avant cela, j’ai entrepris dans beaucoup de domaines, parce que j’ai été volontaire d’abord; j’ai travaillé pour ne rien. Parce que donner ce que j’ai aux autres, ça me grandi, ça me fait plaisir. Et, c’est pourquoi aujourd’hui, je me suis retrouvée à la MAOG et en tant vice présidente des Amazones. C’est pour encourager et envoyer toutes ces dames à embrasser et entreprendre aussi que ça soit l’agriculture, la teinture, la saponification. Ce sont des choses vraiment que je veux. Il faut que ça soit l’objectif de toutes ses dames qui sont diplômées ou qui ne sont pas diplômées.
Comment arrivez-vous à gérer votre foyer conjugal et vos activités entrepreneuriales ?
En tant qu’une femme au foyer, oui en Afrique ce n’est pas facile mais, moi je vais dire à ces femmes-là qu’il faut croire à vos rêves. Moi, j’ai cru d’abord à ce que j’avais. Et, aujourd’hui j’ai pu réaliser. Avant de mettre d’abord des semences sur la terre, il a fallu d’abord que je réfléchisse. Mais, j’ai rêvé le mois de 8 mars de l’année dernière, c’était en 2022. J’étais sous le soleil quand les femmes criaient « le marché est cher ». Et, moi j’ai eu cette idée directement. Je n’étais pas seule, j’étais avec mes amies, j’ai voulu envoyer 11 personnes avec moi en tant que ONG. Mais, malheureusement, personne n’a cru à l’idée. Parce que je disais, là c’est une femme qui veut entreprendre dans l’agriculture. Donc, ce n’est pas possible. Elles n’ont pas cru parce qu’elles imaginent que ce n’est pas possible.
Depuis que vous vous êtes lancée dans l’agriculture, quels sont les avantages… ?
Depuis que je me suis lancée dans l’agriculture, j’ai eu beaucoup d’avantages. Déjà financièrement, c’est bon. Moi, j’ai entrepris dans l’agriculture, je n’ai pas eu de financement. Parce que d’ailleurs j’étais seule. Quand j’ai entrepris dans mon argent que j’ai investi, j’ai eu le double, voire même le triple. Je me suis respectée aussi parce qu’avant de commencer, les gens qui m’ont connue avant de commencer, m’ont connue quand j’ai réalisé. Parce que j’ai tout mis sur les réseaux sociaux à chaque fois que je partais au champ. Donc, moi déjà ça m’a grandit, ça m’a donné plus d’assurance. Ainsi, j’ai dit que « oui, le 8 mars dernier, j’ai pu obtenir quelque chose ».
N’avez-vous pas été confrontée au manque d’expérience au début ?
Depuis que je suis dans l’agriculture, au départ de ma première expérience, je n’ai pas eu d’échec. Dieu merci. j ai fait des profits. Mais, après, je voulais coûte que coûte combler le vide qu’était là à partir de mois de mars. Mais, les cultures maraichères étaient chères dans les marchés. Je voulais avoir un tout petit peu sur le marché mais, malheureusement, je n’ai pas pu pendant la saison sèche, il faut aménager les champs. C’est-à-dire il faut clôturer pour ne pas que les bêtes détruisent.
Est-ce qu’il y a eu des moments où vous avez dit » je ne peux plus, j’abandonne » ?
C’était le mois de novembre passé, je me suis carrément retirée, je suis restée et j’ai analysé. Mais, ça m’a pas encore poussée parce que j’ai eu beaucoup de filles qui rêvaient d’être comme moi quand je lance mes photos…
Réalisée par Ibrahima sory Camara pour avenirguinee.org
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