Ce vendredi, 08 septembre 2023, C’est à Cœur ouvert que Fatoumata Balley, l’une des récipiendaires des (9ème) Jeux de la Francophonie, s’est exprimée au micro d’avenirguinee.org
Sous l’autorité des dirigeants de l’athlétisme et ceux du comité olympique, Fatoumata Balley s’est illustrée à Kinshasa pour rafler une médaille d’or pour le pays. Avec un total de 12 athlètes, répartis en 6 fédérations sportives lors de ces jeux, elle a brillé en saut en hauteur de 1m76 en RDC.
Joint par notre rédaction pour évoquer son aventure historique avec la Guinée, Balley s’est confiée sans hésiter.
<< Je suis née en Guinée, à Conakry. Quand j’étais petite, j’ai eu un accident très grave. Du coup, je suis partie me faire soigner en France. Cela m’a causée pas mal de soucis, au niveau physique, qu’au niveau mental, j’avais beaucoup de difficultés. Des problèmes de confiance en moi, je me suis sentie très différente des autres en France. Je me suis dis, il faut chercher de l’activité dans laquelle je pouvais m’épanouir >>, dit-elle.
Poursuivant, la médaillée d’or a précisé qu’en France, l’aventure s’est débutée de bonne manière : << J’ai su m’entourer de bons entraîneurs. Des personnes qui ont su m’aider dans ma progression. Je suis dans une progression pour tenter encore un nouveau record. Chaque année, je progresse. Et, cette année, j’ai vraiment progressé parce que j’ai atteint le niveau international en passant la barre 1m86. Mes objectifs, c’est de continuer toujours à m’entraîner en France, de progresser. Maintenant, tout ce qui est international j’ai décidé de jouer pour la Guinée. Voilà, je profite des installations, je m’entraîne bien, j’ai mes entraîneurs et surtout je continues à progresser dans mon sport en France. Je ne souhaite pas représenté la France en étant Guinéenne >>, indique l’athlète.
À propos de son choix, malgré ses liens avec la France, Fatoumata Balley répond : << C’est une question à laquelle j’ai mis du temps à répondre. C’est une grosse décision, quand on choisit le pays qu’on va représenter à l’internationale… France et la Guinée, c’est (2) pays pour lesquels j’ai apporté énormément d’amour. Et, la Guinée, c’est mon pays de naissance, le pays de ma maman. J’ai envie de mettre ce pays en avant, montrer que les talents guineens qu’il y en a. La France, c’est un pays qui m’a sauvée. Je suis venue me faire opérer quand j’étais petite. Déjà, il y a beaucoup de profils pour représenter le pays à l’internationale. Je voulais choisir la Guinée, il y a beaucoup de personnes qui gagnent du pays qui sont africains et qui décident de représenter d’autres pays. On ne voit pas des d’origines de base. J’adore la Guinée, je veux montrer que j’aime mon pays et que je suis fière de montrer les couleurs de la Guinée à l’internationale >>, explique Fatoumata.
Sur la même lancée, elle martèle que la France : << Ce n’est pas un pays de sport, ce n’est pas un pays dans lequel le sport est mis dans la mentalité. D’abord, il faut devenir performant et ensuite on nous aime. Alors que, pour progresser dans un sport. on doit être pris en charge dès le début. Dès le début, il faut qu’on ait les aides financières, il faut qu’on puisse avoir accès au soins, pour la préparation, pour la récupération et c’est un truc qui manque dans un pays comme la France qui a énormément de moyens par rapport aux autres >>, révèle Fatoumata.
Et d’ajouter << En Guinée, pour la première fois que je représente le pays, j’ai rencontré le ministre des sports, le premier ministre, ils m’ont récompensée de ma participation. Ce n’est pas forcément quelque chose pour moi en France. Et, beaucoup sont étonnés quand je le dis mais c’est vrai. Je le dis avec beaucoup d’honnêteté, sans aucune peur de le dire, je préfère représenté un pays qui n’a pas de moyens mais qui met les moyens que plutôt qu’un pays qui a les moyens mais qui ne met pas les moyens, >>, martèle Balley.
Interrogée sur son intégration, au niveau de la Fédération Guinéenne d’athlétisme, Fatoumata Balley martèle ceci: << Ça a commencé il y a peu près (2) ans. C’était assez rigolo, je cherchais la meilleure performance guinéenne en saut en hauteur. Alors, j’ai regardé sur Google le record de saut en hauteur guinéen. Et, je suis tombée sur tous les records de chaque pays du monde. En Guinée, il n’y en avait pas. Ça veut dire que je suis la meilleure athlète guinéenne en saut en hauteur. Du coup, j’ai cherché à contacter la fédération guinéenne d’athlétisme, j’ai pû être en lien avec celui qui s’occupe du haut niveau et ça s’est fait très rapidement, ils m’ont aidé dans mes démarches administratives. J’ai pû participer aux Jeux de la Francophonie >>.
Après sa participation, Fatoumata Balley dit ne pas avoir de regrets à propos de son choix : << C’est vrai, effectivement, la Guinée n’a pas de moyens dans le sport. Mais, comme je le disais, ça ne les a pas empêchés de me recevoir, et aussi de me récompenser. Ce qui m’a énormément touchée c’est l’affection du public de la Guinée, j’ai reçu tellement de messages, beaucoup de félicitations des guineens. Je prends ça un message d’espoir, dans un pays qui a énormément d’espoirs. Je ne regrette pas mon choix, sincèrement. La reconnaissance des guineens et du gouvernement guinéen m’a consolidée dans mon choix de représenter la Guinée >>.
S’agissant de ses ambitions, après avoir participé aux jeux de la francophonie en RD Congo, elle s’est montrée engagée à aller au bout : << Ma première ambition, c’est d’atteindre la barre des 1m92. C’est un peu compliqué quand on est pas de l’athlétisme en gros, 1m92 c’est le niveau international (A). Ensuite, c’est d’aller au championnat d’Afrique des Nations pour chercher une médaille, ça ne devrait pas être difficile parce que j’ai participé aux Jeux de la Francophonie. Et, le gros de l’année, c’est de représenter la Guinée aux JO de Paris (2024)>>, précise-t-elle.
Pour réussir cette mission, l’athlète se dit être soucieuse, sollicitant de l’aide à Béa Diallo: << Je demande au ministre des sports de m’accompagner financièrement, parce que ce projet de (2024) va me demander du temps et je n’aurai pas ce temps si j’ai du travail en temps plein. J’aimerais pouvoir me concentrer au maximum à notre pratique sportive et pour cela j’ai besoin d’un soutien financier du gouvernement guinéen. L’objectif, c’est d’essayer de m’aider pour ma participation aux Jeux Olympiques de Paris. Tout le monde est réuni pour ça, je suis en contact avec la Fédération, avec le Comité Olympique pour m’aider à trouver de l’aide pour ma participation aux JO de Paris >>, espère Fatoumata Balley.
Alsény Savané pour avenirguinee.org
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