Depuis le 05 septembre 2021, le CNRD a, de façon fantaisiste, mis fin à l’ordre constitutionnel dans notre pays avec deux slogans phares :(Éviter les erreurs du passé et faire de la justice la boussole qui guidera sa gouvernance). Bien que lui-même ait entamé avec une erreur du passé, qui n’est rien d’autre que de piétiner nos textes et lois lorsqu’il s’agit de la vacance de pouvoir, des citoyens et une bonne partie de la classe politique l’ont soutenu et applaudi. La situation chaotique et la précarité ont dominé les esprits si fait que dans le discours du 05 septembre 2021 du CNRD, les gens n’ont pas compris que le président du CNRD en parlant d’erreurs du passé, lui-même en commettait une à son stade extrême (la vacance du pouvoir).

En 1984, si mes souvenirs sont exacts, il était prévu dans nos textes qu’en cas de vacance de pouvoirs, que le PM assure l’intérim. Très malheureusement, notre armée s’est invitée dans la danse et a pris le pouvoir avec le CMRN. C’est la première erreur qui a fait de notre armée une armée plus politique que stratégique. Comme on le dit souvent, il n’y a jamais 1 sans 2. En 2008, à la mort du Général Conté, notre erreur de 1984 a refait surface avec le CNDD alors que notre constitution prévoyait la vacance de pouvoir, c’est le président de l’assemblée qui avait en charge d’organiser les élections dans les 90 jours qui suivent, de cette seconde erreur est née la division totale entre des ethnies du pays. Sachant tout cela, lorsqu’un colonel démet un président démocratiquement élu et s’autoproclame président tout en promettant d’éviter les erreurs du passé, il était logique qu’il commence lui-même à les éviter en respectant nos lois qui prévoyaient que le président de l’assemblée assure l’intérim et organise les élections dans les 90 jours qui suivent. Si on avait écouté notre constitution, notre pays ne serait pas en transition à l’heure qu’il fait. Mais bon, tout cela est derrière nous ; nous devons faire en sorte que ce CNRD qui, au fil du temps et à travers ses actions et agissements, a poussé certains à se ressaisir et d’autres à se méfier tout en prenant leur distance nous ramène à l’ordre constitutionnel dans le délai prévu. Jouant sur les égos entre leaders politiques, le CNRD s’est servi d’une autre erreur du passé pour se donner plus d’une année de bonus avant d’entrer dans une transition déclenchée à son bon vouloir ce dimanche 01 janvier 2023.Si pour certains les 24 mois sont assez, pour ma part, le plus important était d’avoir un compte à rebours. Et, maintenant que nous y sommes, il faut à tout prix que chaque seconde de cette période serve à quelque chose qui nous amène vers l’ordre constitutionnel.
Si au plus tard le 31 décembre 2025 un président civil doit prêter serment, nous devons nous questionner sur ce qui a été fait du 01 janvier 2023 à maintenant. Car, chaque jour perdu est un retard pour notre marche vers l’objectif. Aller à l’ordre constitutionnel ne se résumant pas seulement aux élections, tous les paramètres, toutes les activités, tous les chantiers doivent être suivis à la loupe, de la rédaction d’une nouvelle constitution à la mise en place effective de toutes institutions s’y trouvant en passant par les élections locales et législatives. Nous devons avoir un chronogramme clair et précis auquel nous serons fidèles comme le religieux à son livre saint.
Mohamed Cissé, Président LaNG