Le DG de la SOGUIPAH : ‘’ Comment nous avons débloqué la situation dès notre arrivée ?’’

Invité, vendredi, 2 décembre, dans l’émission Kolomatin de la télévision nationale, le Directeur Général de la Société Guinéenne de Palmiers à Huile (SOGUIPAH) s’est exprimé sur le climat qui prévaut dans cette société depuis la nomination de son équipe au mois de juin 2021, par le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya. Fodé Mourana Soumah a commencé sa prise de parole par présenter la SOGUIPAH qui, pour lui, est une fierté nationale.

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« La SOGUIPAH est une entreprise agro industrielle dont le capital est détenu à 100 pour 100 par l’Etat, qui est située Guécké et à Biagnamou, précisément dans la préfecture de Yomou. Elle dispose d’une concession de 22.830 hectares accordés par l’Etat guinéen. Elle a été créée en 1987, elle fait partie des plus fruits agricoles initiés par le gouvernement en 1986. Ce qui est important à retenir, c’est que la SOGUIPAH est à ce jour le projet qui a survécu et qui a quitté la phase de projet pour être une société publique. Elle joue un rôle extrêmement important non seulement au sein des communautés, mais aussi au niveau de la zone forestière et de toute la Guinée. J’aime souvent le rappeler dans mes échanges avec les gens, que la SOGUIPAH est une fierté nationale », a-t-il dit.

Poursuivant, il a rappelé l’état dans lequel ils ont trouvé cette société publique qui était fortement minée par des ‘’crises à tous les niveaux’’.

« Il n’est pas très reluisant de parler de l’état dans lequel nous avons trouvé la SOGUIPAH Mais, pour des besoins d’information, nous vous disons que nous avons trouvé la SOGUIPAH dans une situation de crise à plusieurs niveaux. Crise avec les planteurs qui avaient arrêté d’envoyer leurs productions au niveau de l’usine ; crise avec les transporteurs qui ne travaillaient plus avec la SOGUIPAH parce qu’elle leur devait assez d’argent ; crise avec les transitaires ; crise avec les fournisseurs ; des salaires des travailleurs n’étaient pas payés à bonne date. La crise se trouvait à tous les niveaux. On avait l’usine qui n’était pas entretenue, les plantations étaient dans un mauvais état, il y avait un manque criard de pièces de rechange au niveau des usines. Donc, c’est pour dire que la SOGUIPAH était dans une crise qui ne dit pas son nom. Il y avait aussi une crise de confiance entre la SOGUIPAH elle-même et les communautés guinéennes et de Guécké ; une crise entre la SOGUIPAH et même les travailleurs qui n’avaient plus confiance à la société, qui disaient qu’elle n’est pas là pour travailler pour la Guinée. C’est dans cet état là que nous avons été nommés par le président de la transition en juin 2021 », a-t-il martelé.

Et d’ajouter sur les conséquences causées par ces crises : « Si les planteurs n’envoient pas leurs produits à l’usine, il va s’en dire que l’usine va s’arrêter. C’est vrai que nous avons nos propres plantations que nous appelons les plantations industrielles qui nous permettent de rouler mais, ces plantations ne nous permettent pas de faire face à nos besoins en matière première, de faire face à nos besoins en exploitation. Nous sommes obligés de travailler avec les planteurs familiaux et privés auxquels je rends hommage, qui nous accompagnent dans tout ce que nous faisons. Donc, nous avons trouvé l’entreprise dans cette crise ».

Plus loin, Fodé Mourana Soumah a laissé entendre que des négociations ont été faites entre la nouvelle équipe et toutes les parties impliquées dans la crise. Ce qui a, souligne-t-il, permis la reprise effective des activités.

« Quand nous sommes arrivés, nous avons engagé les négociations avec toutes les parties prenantes. Les planteurs qui n’ont pas été payés pendant 7 mois. Nous avons commencé par payer le mois de juin et deux autres mois à hauteur de 30 milliards de fg. Nous avons engagé des négociations qui nous ont permis de débloquer la situation et amener les planteurs à améliorer la livraison au niveau de l’usine ; nous avons également engagé des négociations avec les transporteurs qui avaient aussi arrêté de faire leur travail parce que la SOGUIPAH leur devait de l’argent. On a payé deux mois et les transporteurs ont repris le travail. Nous avons engagé des négociations avec toutes les composantes qui pouvaient nous accompagner dans notre mission… », a-t-il déclaré.

Mohamed Cissé pour avenirguinee.org

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