MAOG: la problématique de la constitution pour une alternance démocratique au coeur d’une rencontre

La Maison des Associations et ONGs de Guinée (MAOG) a organisé ce samedi, 18 juin, à son siège, le deuxième acte de son initiative de débat responsable dénommé ‘’Débat Public Vert’’. Cette fois, avec pour thème : ‘’Quelle constitution pour une garantie d’alternance démocratique en Guinée ?’’, cette thématique a été développée par plusieurs acteurs de la vie sociopolitique et sur plusieurs angles.
Au-delà de l’aspect politique qui a été détaillé par le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono, l’ancien ministre de l’Education Nationale, Pr Bano Barry a porté une analyse sociologique de la question. Son intervention axée sur le changement du système politique en vue d’une évolution vers l’alternance pérenne a été une plus-value pour les participants grandement mobilisés.
A sa suite, Jean Paul Kotembedouno, constitutionnaliste et membre du conseil national de la transition, s’est penché sur l’angle juridique de la thématique.

Pour une alternance démocratique garantie par la constitution, cet enseignant chercheur et Doctorant à la Sorbonne a martelé que sur le plan conception, : « j’ai estimé que la question était imparfaite puisqu’en réalité, dans le discours constitutionnel, il ne me semble pas que les textes épuisent la question de l’effectivité de la transition démocratique. Puisque par définition, depuis 1990 nous avons prévu des mécanismes et des prescriptions qui ont prévu quelque chose qui s’apparente à l’effectivité d’une alternance démocratique. Mais elle a été foncée en 2001. On le sait parce que la loi fondamentale du 23 décembre 1990 prévoyait effectivement des prescriptions afférentes à la limitation du nombre de mandats, à la durée du mandat. Mais, on a eu un référendum qu’on pourrait qualifier de référendum déconsolidant parce que ça a finalement permis au président de rester au pouvoir jusqu’à sa mort en 2008 », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « On a également un référendum constituant qui a eu lieu le 22 Mars 2020, dont on sait qui a finalement permis ce qui a été qualifié de troisième mandat ; référendum dont on sait qu’il a généré au final un coup d’État une année après. Voyez-vous qu’il y a donc un ensemble de prescription qui prévoyait théoriquement déjà un fonctionnement de l’État qui est marqué par un fonctionnement régulier des institutions, un fonctionnement démocratique. Mais sans la pratique constitutionnelle, il n’y a rien de possible ».
Sur les préconisations en rapport avec l’interrogation posée dans la thématique, ce constitutionnaliste a estimé que pour qu’on résolve ces défaillances posées malgré les exigences des anciennes constitutions, : « J’ai estimé en réalité qu’il fallait intégrer dans la réflexion, des considérations pratiques. Et, j’ai présenté un peu l’intérieur justement de la démonstration en indiquant qu’au-delà des textes, il y a des pratiques qui sont des pratiques qu’on pourrait qualifier de pratiques contra-constitutionnelles. Il me semble qu’au-delà des prescriptions, il est extrêmement important de concrétiser l’éducation politique des citoyens à la manière de ce que prévoit, dans beaucoup d’États, la constitution », a conclu Jean Paul Kotembedouno.
Interrogé sur le bien-fondé du thème choisi par sa structure et développé par les différents panelistes, le coordinateur par intérim de la Maison des Associations et ONGs de Guinée (MAOG) a donné les raisons.
« Vous savez, nous sommes dans une transition ou la problématique de la nouvelle constitution est encore posée. Donc, il est de notre responsabilité en tant qu’acteur de la société civile, d’interpeller les scientifiques. En tout cas tous ceux qui peuvent faire des contributions pour débattre sur cette question. Parce que, notre souci majeur aujourd’hui, pourquoi à chaque fois les constitutions font l’objet de débats, de révision, de changement constitutionnel ? nous sommes dans une 4ème République et pourquoi à chaque fois, il y a des changements de constitution. Donc, nous avons dit, pour une dernière fois, qu’il faut vraiment réfléchir sur des techniques que nous pouvons proposer au CNT, pourquoi pas au gouvernement de la transition, pour insérer ces prescriptions dans la constitution afin de garantir l’alternance démocratique dans notre pays parce que nous avons opter pour la démocratie donc nous devons accepter les principes », a indiqué Alpha Bayo.
Pour la participante, Mariam Sacko, cette initiative est à pérenniser pourvu d’échanger des questions de la vie sociopolitique de la nation.
Ibrahima Sory SYLLA/ Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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