L’interrogatoire du président du comité d’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009 continue au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Bah Oury a réitéré que ce sont les propos du capitaine Moussa Dadis Camara indiquant qu’il peut ôter sa tenue et se présenter à la présidentielle, et ceux du secrétaire permanent du CNDD qui a dit publiquement » Dadis ou la mort », qui sont le moteur de la manifestation qui a conduit à des morts, blessés et viols de plusieurs femmes.

Questions-réponses entre Bah Oury et Me Pépé Koulémou (avocat de Dadis).
Me Koulémou : Est-ce que vous pouvez dire à cette barre, que vous les forces vives, avez été effectivement les conceptrices des évènements du 28 septembre ?
Bah Oury : Nous avons organisé une manifestation pacifique, d’autres ont organisé un massacre.
Me Koulémou : Vous avez organisé, et l’organisation a dégénéré. Vous dites que vous avez invité la population civile à manifester à l’occasion de la commémoration de la date historique du 28 septembre, alors qu’habituellement, ce n’est pas vous qui le faites.
Bah Oury : en tant que citoyens appartenant à un collectif de citoyens libres, nous avons la possibilité de commémorer les dates d’anniversaire et symboliques de notre pays sans se référer. Ça dépend des formes d’organisation…
Me Koulémou : Je ne peux pas être d’accord avec vous, la Guinée est un État organisé…
Bah Oury : avec des citoyens libres.
Me Koulémou : des citoyens libres qui doivent obéir à la loi et à l’autorité en place.
Bah Oury : La loi n’interdit pas que les citoyens commémorent une date importante de leur histoire…C’était le jour le mieux indiqué pour commémorer la date historique du 28 septembre 58 par un autre référendum » pour la démocratie » en République de Guinée, et pour l’unité de tous ses fils.
Me Koulémou : Vous voulez dire que la manifestation, c’était pour commémorer la date du 28 septembre ?
Bah Oury : C’était pour exprimer la liberté populaire comme quoi, le peuple de Guinée veut la démocratie et non d’une dictature.
À suivre…
Fodé Camara pour avenirguinee.org