Pour juger Alpha et ses cadres, un leader de l’ANAD appelle à la création d’une cour spéciale de répression des crimes de sang

Le procureur général près de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright a annoncé cette semaine, des poursuites contre l’ancien président de la République Alpha Condé et 26 autres responsables et membres de son gouvernement. Les faits pour lesquels ils sont poursuivis sont entre autres des crimes de sang : « assassinats, actes de tortures, enlèvements, coups et blessures volontaires, viols et agressions sexuelles ou encore actes de pillage ».
Le célèbre magistrat a instruit au procureur de la République près le tribunal de Dixinn, à ouvrir une information judiciaire contre les concernés.
Dans un long entretien qu’il a accordé à la rédaction d’avenirguinee.org ce samedi, autour de l’actualité sociopolitique, le président du parti UGDD s’est penché sur la question. Pour Pépé Francis Haba, cette décision du procureur général est une grande « satisfaction ».

» Il faut dire c’est avec grande satisfaction que nous avons reçu la nouvelle de l’ouverture d’information judiciaire pour punir des crimes de sang qui ont été perpétrés sous le régime d’Alpha Condé. Et, nous l’avons souvent réclamé et nous savons que pour que la démocratie soit vivante, pour que l’état de droit soit vivant, pour que la dignité humaine soit préservée puisque nous sommes dans une république, il faut absolument que les crimes de sang soient punis dans nos régimes. Donc, cela me réjouit personnellement, réjouit notre parti, réjouit d’ailleurs toute l’ANAD. Parce que dans le mémorandum que nous avons adressé en novembre au CNRD, nous avions insisté sur le fait que non seulement les crimes de sang devraient être punis sous la transition, mais aussi les crimes économiques », a-t-il fait savoir.
Poursuivant son intervention, ce responsable chargé des questions politiques de l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a indiqué que pour punir les crimes de sang, il serait mieux qu’une cour spéciale (à l’image de la CRIEF) soit mise en place.
« Ce que nous aurions souhaité compte-tenu des nombreux cas de crimes de sang qui ont été perpétrés dépuis l’indépendance jusqu’à nos jours, nous aurions souhaité qu’il y ait une cour spéciale à l’image de la CRIEF. Une cour spéciale de répression des crimes de sang, puisque les victimes ont soif de savoir qui sont leurs bourreaux. Et, même si de grosses présomptions d’inocence pèsent sur les caciques du pouvoir Alpha Condé, nous voudrions que la justice tranche, dise voilà les responsabilités des uns et des autres. Puisqu’en matière pénale, la responsabilité est individuelle et non collective. Donc, je pense que c’est l’un des actes majeurs qui est en train d’être posé par le régime du président de la transition Doumbouya. Et donc, il faut s’en féliciter et il faut les encourager dans ce sens ».
Cependant, ajoute t-il, : » il faut tout faire pour que la présomption d’innocence et le droit dans l’exécution de ces procédures soient respectés pourque la présomption d’innocence de tous ceux qui sont aujourd’hui mis en examen soient respectées de façon à ce qu’on assiste à une justice équitable et que les véritables bourreaux, les véritables responsables de ces crimes soient punis à la hauteur de leurs forfaitures », a conclu Pépé Francis Haba.
Cette action judiciaire enclenchée par le procureur Charles fait suite à une plainte du front national pour la défense de la constitution (FNDC), dénonçant les cas de morts lors des répressions des manifestations « ordonnées par le régime Condé » qu’ils ont eues à organiser.
Ibrahima Sory SYLLA et Ibrahima Sory Camara pour avenirguinee.org
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