Risque d’implosion au sein de la famille Barry au quartier Gbessia cité de l’air, commune de Matoto

Tout est parti du mariage forcé de la jeune fille Dalo Barry, le 14 décembre 2019, après le décès de son papa en août de la même année. Comme c’est le cas dans la plupart des familles en Guinée, après le décès de son père, sa mère du nom de Bintou Savane a été remariée par son oncle ( jeune frère de son feu papa) du nom de Boubacar solet Barry. Ce dernier, désormais nouveau mari de la maman de Dalo, décide unilatéralement sans demander l’avis de quiconque dans la famille, de donner en mariage la demoiselle Dalo Barry à un de ses vieux amis de 60 ans, du nom de mohamed Kaloga, commerçant résident à Mamou, une ville située à près de 300 km à l’Est de la capitale conakry. Après quelques démarches coutumières, Boubacar solet Barry va fixer la date du mariage au 14 décembre 2019 sans le consentement des autres membres de la famille Barry. Et, après ce mariage forcé, la jeune mariée Dalo Barry et son mari Mohamed Kaloga ont quitté Conakry pour se rendre au village à Mamou où réside monsieur Kaloga avec ses deux autres épouses.
» Personnellement, j’étais catégoriquement opposé à ce mariage forcé depuis le vivant de mon grand frère, il n’aimait pas que ses filles soient traitées de la sorte. Bien que je ne partage pas cette volonté du grand frère solet d’échanger Dalo contre ses intérêts à lui, je ne peux rien. Car, je suis le benjamin de la famille, ma voix ne compte pas dans les prises de décisions concernant la famille « , regrette Alseny Barry, Benjamin de la famille Barry.
Arrivée dans son foyer conjugal, la jeune mariée subissait toute forme de violences avec cet homme âgé d’une soixantaine d’années. Et, elle était ségréguée par ses deux coépouses. Sa maman Bintou Savane qui est restée dans la famille à Gbessia cité de l’air avec son nouveau mari raconte la souffrance que vit sa fille à Mamou.

» Depuis que Dalo est arrivée chez son mari, elle vit l’enfer terrestre. Elle est souvent battue quand elle refuse de se donner au monsieur. Et, parfois même, le monsieur refuse de manger. Ma fille m’informait de toutes les violences qu’elle subissait à travers le téléphone mais, finalement son mari lui a retiré même ce téléphone pour couper tout contact avec entre et moi ».
Et d’ajouter, » Moi même je suis quotidiennement menacée par mon mari qui pense que je serai derrière ce refus de Dalo de rester dans son foyer et de s’entendre avec son mari. Mon mari jure de me renvoyer chez mes parents si toutefois ce mariage se gâtait « .
Aux dernières nouvelles, on apprend que Dalo s’est enfui pour rejoindre la France via la Côte d’Ivoire avec la complicité de l’un de ses oncles maternels. Pour le moment, selon sa maman qui est en contact avec elle, la famille de son soi-disant mari n’a aucune nouvelle d’elle et son mari est toujours à sa recherche.
Il faut dire que les mariages forcés sont de nos jours à l’origine de la dislocation et des conflits au niveau de nombreuses familles en Guinée. Surtout, à cause de l’évolution de la mentalité des jeunes qui ont été à l’école. Le cas de Dalo Barry est illustratif.