Siguiri: de nombreux enfants dans les mines en lieu et place des écoles (constat)

Dans la préfecture de Siguiri, plusieurs enfants sont poussés par leurs parents à travailler dans les mines d’or afin de les aider financièrement. Dans cette ville située à près de mille kilomètres au nord-est de Conakry, l’orpaillage est l’activité principale. Il suffit de se rendre dans les sites miniers pour voir les enfants en grand nombre exposés à tous les dangers sans aucune protection.
Un citoyen que nous avons interrogé, a confié que « la plupart des enfants qui exercent ce métier sont nés dans ça; leurs grands-pères faisaient cette activité, c’est ce qu’ils connaissent ».
Dans la sous-préfecture de Kourémalé par exemple, en passant par Doko, la plupart des citoyens sont des creuseurs artisanaux de mines d’or, ils vivent de l’exploitation de l’or.

« L’agriculture qui se faisait avant se raréfie. Présentement, un gramme d’or se négocie à 450.000Fg . Le soir , au retour de la brousse, les orpailleurs artisanaux peuvent se retrouver parfois avec deux grammes soit 9.00 000 Fg « , a confié un autre citoyen.
A Siguiri, l’orpaillage traditionnel reste une activité économique de premier plan. Les autorités de la commune intensifient leurs activités de sensibilisation pour interdire le travail des enfants dans les mines, mais aussi pour inciter les parents à les envoyer à l’école.
Malgré cette triste réalité, il faut tout de même noter des améliorations dans la scolarisation des enfants. Les parents ont compris que la vie est une course de fond et non une course de vitesse. Pour gagner, il faut étudier. A l’heure actuelle, il y a des lycées dans des sous-préfectures où on fait de l’orpaillage de façon intense.
Sur le plan sanitaire, d’après nos sources, dans la plupart des hôpitaux de la préfecture et sous préfecture de Siguiri, plusieurs jeunes sont traités pour insuffisance cardiaque à cause de l’utilisation abusive des produits chimiques par les exploitants des mines.
Faut-il rappeler que dans la préfecture de Siguiri, les enfants de 14 à 22 ans sont souvent victimes d’éboulements de mines.
Constat Alseny Philip Condé pour avenirguinee.org