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Un an d’un « Roi » postiche

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Opinion. Après le coup d’Etat du 05 septembre 2021 mettant fin au pouvoir d’Alpha Condé, l’une des premières actions majeures de la junte était de mettre en place un Conseil National de la Transition. Cet organe, considérable et influent qu’il soit, a naturellement de grands rôles parce qu’il remplace l’Assemblée nationale d’un régime normal. De ce fait, les militaires dont l’ignorance des affaires politiques peut être tolérée, au départ bien sûr, ont eu une belle initiative, celle de dénicher un homme d’une forte dose d’intégrité et de patriotisme, un homme dont l’histoire récente est reluisante, mais aussi un chef dont le leadership est sans débat. Cette initiative d’une junte qui a déchaîné le peuple d’un troisième mandat, était vivement saluée. Là où la goutte d’eau a fait déborder le vase, c’est la nomination d’un certain Dansa Kourouma à la tête de cette institution. Un premier forcing impopulaire qui a révélé les premiers doutes sur la réussite effective de cette transition militaire. Acteurs de la société civile, politiques, organisations de jeunesse…, chacun y allait de son commentaire. Les plus avertis et les connaisseurs de la Guinée n’ont pas hésité d’inviter le colosse du palais Roi Mohammed V à revoir cette décision impopulaire pour plusieurs raisons: Le soutien du promu au troisime mandat, son inexpériance à gérer une telle institution, mais aussi sa capacité à créer le flou autour de sa position, le tout teinté d’une arogance témoignée par tous ceux qui ont fait au moins 10 minutes avec lui. Malgré toutes ces interpellations, le colonel Mamadi Doubouya est resté droit dans ses bottes sur ce sujet. Malheureusement, nos dirigeants ont des problèmes à distinguer les vrais amis des faux. Mais, comme on dit souvent, on reconnaît le bon maçon sous le pied du mur.

Un an du CNT, quel bilan honnêtement?

Il est bien nécessaire de rappeler dans un premier temps, que la quintessence des missions d’une transition militaire, c’est le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ce qui veut donc dire que toutes les institutions issues de cette transition doivent, comme toujours, poser des actes pour arriver à la fin de cette exception. Le CNT devrait ainsi être sur la première ligne de cette mission. Qu’est-ce qui a été fait pendant cette année pour atteindre cet objectif, sinon que de présider des cérémonies, de tenir quelques sessions après l’obstination du « haut niveau », de rassembler des copains et coquins autour de soi pour empocher des billets à la fin du mois sur le dos du contribuable guinéen?

À l’inverse des présidents du CNT des autres pays en transition, le nôtre se préoccupe plutôt de l’apanage de son infime « CNOSCG » qu’il chaperonne comme héritage à l’aide des cireurs de son soulier, dans l’unique appétence d’y trouver refuge après la transition. Cet objectif léger, contraire à son serment de président du CNT, s’esquisse par la tenue des réunions au sein du CNT, en lieu et place de celui de son association surveillée comme un bébé qui se nourrit des privilèges de son titre de président du Conseil National de la transition. Les acteurs socio-politiques ne sont nullement pas épatés du défectueux résultat de cette année, puisqu’on ne peut jamais réussir à faire deux ou trois choses à la fois. D’où l’intérêt de trouver au CNT, un chef indépendant et soucieux de l’accomplissement de sa mission.

Un an du CNT, que dire encore?

L’autre fait de cette première année, ce sont des démissions de ceux que je qualifie d’honnêtes, qui ont refusé de se soumettre au désidérata d’un Roi Postiche. Des lettres de résignation distillées dans la presse ont décelé un président abstrait, d’une opinion unique qui n’est reconnaissant ni pour le travail fait, ni pour les efforts du travailleur. Pourtant, le bon chef, c’est celui qui respecte ses hommes. Ceux qui sont avec lui, ses modiques d’ailleurs, ont cousu leurs bouches, fermé leurs yeux et oreilles pour ne rien dire, rien voir et ne rien entendre. Cela se manifeste à travers d’énormes ratées dans les organisations et les sorties publiques du président de cette institution qui mérite au moins un homme qui la valorise, la vante et la respecte.

Désolemment, ces quelques respectables et respectés conseillers du CNT, semblent se laisser aller en tolérant les caprices du  » petit Roi ». Dommage.

Un an de tintamarre au profit exclusif du Roi Postiche.
Acte 2 en téléchargement…

 

Par Mohamed Cissé, journaliste.

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